Notre Algorithme : Comment ArdhiVal Transforme le Risque de Biodiversité en Valeur Financière

Nous avons vu le problème et les solutions émergentes. Mais, comment mesure-t-on réellement la valeur de la nature ?
Dans les articles précédents, nous avons établi l’urgence financière de la crise de la biodiversité et exploré l’écosystème passionnant d’instruments qui émergent pour y faire face. Cependant, nous avons laissé une question fondamentale en suspens, une question qui freine les marchés et limite l’échelle de l’investissement : Comment passer de la bonne intention à une valorisation rigoureuse ?
Le grand défi de la biodiversité, contrairement au climat, est sa complexité. Il n’existe pas de métrique aussi simple et universelle que la tonne de CO2e. La santé d’un écosystème est une mosaïque de milliers d’interactions. Ce manque de standardisation a créé une « confusion agrégée » dans les notations ESG et a amené les investisseurs à se demander : dans quoi investissons-nous exactement ?
Pour que la finance de la biodiversité atteigne son plein potentiel, nous devons aller au-delà des métriques superficielles. Il nous faut une méthodologie scientifiquement robuste, financièrement pertinente et évolutive. Il nous faut, pour l’essentiel, un nouveau type d’algorithme : l’algorithme de la vie.
La Base de Tout : Les Données Issues du Sol
La plupart des approches actuelles pour mesurer l’impact sur la biodiversité reposent sur des données satellitaires ou des modèles opérant à grande échelle. Elles sont utiles, mais manquent souvent de la granularité nécessaire pour une valorisation précise au niveau d’un projet. Chez ArdhiVal, nous partons d’un postulat différent : pour comprendre la vie, il faut commencer par son fondement, le sol.
Notre méthodologie repose sur une fusion unique de données :
- Science des Sols et Stratigraphie : Le sol n’est pas juste de la terre. C’est une archive biologique et géologique qui contient l’histoire et le potentiel d’un écosystème. En analysant sa composition, ses nutriments, son microbiome et ses couches (stratigraphie), nous obtenons une « empreinte digitale » à haute résolution de la santé et de la résilience de la biodiversité. C’est la différence entre voir une photo du bâtiment et analyser ses fondations.
- Intelligence Artificielle et Machine Learning : C’est ici que nous transformons la science en valeur. Nous injectons cette immense quantité de données du sol, ainsi que des variables climatiques et d’usage des terres, dans nos algorithmes propriétaires. L’utilisation de l’IA dans ce domaine n’est pas de la science-fiction ; des études utilisent déjà des réseaux de neurones pour prédire la valeur des services écosystémiques d’une ville ou pour analyser la valeur récréative des parcs à partir de photos sur les réseaux sociaux.
Notre moteur algorithmique est entraîné pour accomplir trois choses aujourd’hui essentielles pour le marché :
- Identifier des modèles et des dépendances : Il découvre les relations précises entre la santé du sol et les services écosystémiques dont une entreprise ou un projet a besoin pour prospérer.
- Quantifier le risque financier : Il modélise comment les changements de la biodiversité (par ex., la dégradation des sols affectant la disponibilité de l’eau) se traduisent en un risque opérationnel et financier mesurable (coûts plus élevés, production plus faible, etc.).
- Calculer le Retour sur Investissement (RSI) dans la Nature : Il permet à un investisseur de comparer différentes interventions (p. ex., reforestation vs. agriculture régénérative) et de déterminer laquelle offre le plus grand bénéfice écologique et économique pour chaque dollar investi.
De la Donnée Brute au Produit Financier Crédible
Quel est le résultat pratique de tout cela ? Nous cessons de parler de « protéger la nature » en termes abstraits pour commencer à structurer des décisions commerciales basées sur des données factuelles. Notre plateforme permet à nos clients de :
- Structurer des Obligations Liées au Développement Durable (SLB) où l’indicateur de performance clé (KPI) n’est pas un objectif d’émissions générique, mais un indicateur vérifiable de l’amélioration de la santé des sols ou de l’abondance d’espèces clés.
- Concevoir des Assurances Paramétriques qui se déclenchent automatiquement si nos analyses détectent qu’un service écosystémique crucial (comme la régulation hydrique d’un bassin versant) passe sous un seuil de risque.
- Réaliser une Due Diligence de Biodiversité pour les fusions et acquisitions, en valorisant le capital naturel (et les passifs environnementaux cachés) d’une entreprise cible.
- Informer le marché selon le cadre du TNFD avec des métriques propriétaires, robustes et auditables, allant bien au-delà des rapports qualitatifs.
L’ère où l’on traitait la nature comme une externalité est révolue. L’ère où l’on doit la gérer comme l’actif le plus précieux de notre bilan ne fait que commencer. Pour naviguer dans cette nouvelle réalité, les bonnes intentions ne suffisent pas ; il faut des faits.
ArdhiVal : Des Faits qui Transforment, une Valeur qui Croît.
References
- Karolyi, G. A., & Tobin-de la Puente, J. (2023). Biodiversity finance: A call for research into financing nature. Financial Management, 52, 231-251.
- OCDE (2023). Múltiples informes y marcos de la OCDE y NGFS sobre la medición de riesgos de biodiversidad.